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OBLOMOFF.

— De la cave, monseigneur, répond-elle, tirer du lait pour le dîner.

— Ah ! va, va ! réplique le barine, et prends garde de répandre le lait. Et toi, Zakharka, mauvais petit garnement, où cours-tu encore ? crie-t-il ensuite. Attends, je t’apprendrai à courir ! Voilà la troisième fois que tu sors. Va-t’en dans l’antichambre.

Et Zakharka s’en retourne dans l’antichambre pour reprendre son sommeil.

Les vaches reviennent-elles des champs ? le vieillard est le premier à recommander qu’on les abreuve ; voit-il de sa croisée que le chien de cour poursuit une poule ? tout de suite il prend des mesures sévères contre un pareil désordre.

Sa femme aussi est bien occupée : elle explique durant trois heures à Averka, le tailleur, le moyen de faire avec la camisole de son mari une jaquette pour le petit Élie. Elle trace elle-même le patron avec la craie et surveille Averka pour qu’il ne vole pas le drap ; ensuite elle passe dans la chambre des servantes, leur distribue la besogne et fixe ce que chacune doit faire de dentelle ; puis elle prend avec elle Nastassia Ivanovna ou Stépanida Agapovna, ou quelque autre dame de sa compagnie et va faire un tour au jardin dans un but d’utilité pratique, pour voir comment mûrit telle pomme, et si par hasard celle qui