à niches, s’arrondissaient en espaliers sauvages, hérissés et colères, où se tordaient les yukas serpentins, les cactus piquants. Et des fraîcheurs de fontaine jaillissaient, avec des éclairs de buissons de roseaux mouillés et dont les lances égouttaient de la lumière humide.
Elle arriva ainsi, au bout du jardin, à cette colonnade penchée des grands pins d’Italie, dressant en ligne la majesté de leurs nefs à jour. Et à mesure qu’elle avançait sous ce grand bois monumental, aux troncs gris, aux parasols entrecroisés de branches violettes, à la chaude verdure de mousse et de cendre verte, elle trouvait une élégance grandiose et un élancement oriental à ces palmiers de l’Italie, dressés sur ses terrasses, sur ses palais, ses églises, ses collines en rois de l’horizon. Ils lui apparaissaient comme les arbres de soleil, de luxe et de représentation, sous lesquels on se figurera toujours les jupes d’un Décaméron abrité par l’ombre de cette cime qui fait à l’œil l’illusion unique d’élever, de reculer, d’éclairer le bleu du ciel.