écrites à sa mère n’avaient pas obtenu plus de réponse que les lettres écrites aux autres. Aussi la détenue fut-elle fort surprise quand on lui annonça que sa mère l’attendait au parloir.
Le parloir d’une maison centrale se compose de trois cages ou plutôt de trois grands garde-manger grillagés de fer et soudés l’un à l’autre. Dans celui de droite on met les parents, dans celui du milieu est assise une sœur sur une chaise de paille avec un dévidoir, dans celui de gauche il y a la détenue. Ni baiser, ni serrement de main. Des paroles, des confidences, des effusions arrêtées par la présence de cette surveillance immobile et glacée. Des regards séparés par la largeur d’un couloir et brisés par un double treillis de fer. Une entrevue où le bonheur de se voir, de se retrouver, ne peut se témoigner par une caresse, par une étreinte émue, par des lèvres posées sur une chair parente ou amie.