profondément. Toutes les femmes sommeillaient, et les songes, qui rêvaient de crimes, étaient muets.
Seule, Élisa veillait encore. Un moment, se soulevant dans un allongement qui rampait, elle interrogea longuement le silence et l’ombre, longuement scruta de l’œil le judas de la logette de la sœur. Cela plusieurs fois. Puis, dans le lit d’Élisa, s’entendit comme l’imperceptible grignotement d’une souris. La tête retombée sur le traversin, en une immobilité trompeuse, la prisonnière, d’une seule main décousait à petit bruit un coin de son matelas. Au bout de quelques minutes, elle retirait de la laine le papier qu’elle avait caché dans son chignon en chemin de fer, qu’elle avait tenu des années au fond d’une poche, le déménageant tous les six mois de sa robe d’hiver dans sa robe d’été, qu’elle avait enfin serré dans son matelas.
Ce papier était une lettre écrite avec du sang, à l’exception d’un seul mot, le mot « mort »