Élisa donc, dans le besoin de tendresse vague que crée la douleur, avait écrit plusieurs lettres, elle avait fait la battue de ceux qui portaient son nom, elle avait, sous le prétexte d’affaires de famille, ― la seule correspondance qui lui fût permise ― imploré l’envoi d’un bout de papier sur lequel un peu d’écriture voulût bien se rappeler qu’elle existait encore. On n’avait pas répondu. Personne n’avait eu la charité de lui jeter l’aumône d’une ligne. Partout le silence, et partout l’oubli.
La prisonnière avait parfois l’impression d’être enterrée toute vive, et un instant le personnel de la prison, perdant à ses yeux sa réalité, ne lui apparaissait plus que comme les visions et les fantômes d’un épouvantable cauchemar... Cette vie sans rien savoir des siens, sans rien savoir des autres, sans rien savoir de rien ! et la curiosité instinctive de ce qui se passe sous le soleil, et l’intérêt de l’être humain pour les choses de son humanité, et