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ANNÉE 1863




1er janvier 1863. — Nous sommes tristes, et encore plus humiliés de dîner aujourd’hui au restaurant. Il y a des jours de l’année, où il est convenable d’avoir une famille, à six heures précises.

3 janvier. — Chez Magny. Nos livres, notre mode de travail, ont fait, je le sens, une grande impression sur Sainte-Beuve. La préoccupation de l’art, dans laquelle nous vivons, le trouble, l’inquiète, le tente. Assez intelligent pour comprendre tout ce que ce nouvel élément, non employé encore, apporte de richesses et de couleurs à l’historien, il s’efforce de se mettre au courant. Il tâtonne, il interroge, il travaille à vous faire causer. Il ne sait pas enfin, et voudrait bien savoir.

Et l’on a parlé misère de peuple et promiscuité des faubourgs, et Sainte-Beuve s’est écrié avec un