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l’art japonais.

nombre, et tous hors ligne, comme beauté d’épreuves :

Un vol de sept grues sur le rouge d’un soleil couchant.

Un prunier en fleurs, au pied duquel sont deux faisans, et dont les rameaux s’étendant sur une rivière, laissent voir sous la verdure fleurie la perspective de deux bateaux.

Trois femmes agenouillées au bord d’une baie, le regard à la mer, pendant qu’une servante souffle avec le vent d’un écran le feu d’un réchaud, sur lequel chauffe le saké.

Au-dessus de la neige d’un cerisier tout fleuri, le vol de deux hirondelles au col rouge. Rien ne peut donner une idée de la douceur de cette planche, et dans le nuage de l’impression, le charme effacé de ces fleurs, où presque un imperceptible gaufrage détache les pistils.

Je citerai parmi les sourimonos de la collection de M. Gonse :

Un bouquet d’arbres sur une rivière, et la devanture d’un intérieur de maison, où deux hommes travaillent à la fabrication de poupées. Ce serait l’habitation de Toyokouni, le voisin d’Hokousaï, dans le Katsoushika, en le temps, où Toyokouni n’était pas encore peintre, mais fabricateur de poupées.