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l’art japonais.

du Fougakou, et l’esquisse du grand faucon sur son perchoir.

Enfin un album qui est, pour ainsi dire, la représentation héroïque des guerriers en lutte, en empoignade de corps : dessins au trait, avec par-ci par-là, dans les violences des membres, quelques écrasements rageurs de pinceaux. Et des épilepsies d’ivrognes et des désarticulations d’acrobates : des anatomies admirables de vie vivante. Et des études de jambes et de pieds en marche qui donnent l’illusion de leur avancement sur le papier, et des physionomies faites de rien, — comme dessin des yeux, du nez, de la bouche, — et ayant, je ne sais comment, l’expression de la passion humaine, ou gaie, ou triste, ou colère.


M. Bing possède, ainsi que Hayashi, quelques albums de croquis, très révélateurs des procédés du Maître.

Un album, formé par Isaï, renfermant des premières pensées de ses illustrations de Bouddha, des romans chinois : dessins au premier coup, tout pleins de repentirs, d’effacements, de raturages : croquis dans lesquels, aux larges traits du pinceau écrasé, sont opposés des traits d’une finesse, à croire qu’ils sont tracés avec une