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hokousaï.

1823, et où un seul coup de pinceau donne si curieusement la silhouette d’oiseaux qui volent, de tortues qui nagent, de lapins qui digèrent, et de Japonais et de Japonaises dans toutes les actions de leur vie. Ici, le préfacier avoue que ce mode de dessin n’a pas été inventé par Hokousaï, qu’il est de l’invention de Foukouzénsaï de Nagoya, et que, dans un séjour dans cette ville, Hokousaï a été intéressé par ce procédé de dessin et, craignant qu’il ne se perdît, il a dessiné différents sujets de la même façon, pour que, plus répandu, il soit connu par la postérité[1].

Ainsi l’album, intitulé Santaï gwafou, Album de trois différentes sortes de dessins, imprimé en 1815, où Hokousaï signe Taïto, et dans lequel le préfacier Shokousan-jïn, traduisant la pensée du peintre, dit : « Dans la calligraphie il y a trois formes, et ce n’est pas seulement dans la calligraphie que ces trois formes existent, c’est dans tout ce que l’œil de l’homme observe. Ainsi, lorsqu’une fleur commence à s’épanouir, sa forme est, pour ainsi dire, une

  1. Un autre album, intitulé Sôhitsou gwafou, Album de dessin cursif, publié par Hokousaï en 1843, est fabriqué un peu dans le même esprit de coloriage.