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l’art japonais.

En 1834, Hokousaï illustre le Yéhon Kôkiô, la Piété filiale, un ancien traité de morale chinoise, entré dans l’éducation japonaise : un traité publié en deux volumes, avec texte chinois et japonais.

La première planche portraiture Confucius, la seconde son disciple bien-aimé Sôshi.

Une planche curieuse, c’est la figuration des quatre classes du Japon, représentées par un membre de la première classe, un guerrier en train de lire un livre, posé sur un pupitre ; — un membre de la seconde classe, un paysan, en train de lire un livre, attaché à sa bêche ; — un membre de la troisième classe, un ouvrier, un graveur, faisant sauter à coups de maillet des morceaux de bois d’une planche, qu’il entaille ; — un membre de la quatrième classe, un marchand, un libraire faisant ses comptes.

Puis, un peu à la diable à travers l’illustration, ce sont des tireurs, des jongleurs, des danseuses, au milieu desquelles se trouve, comme dernière planche, une composition tout à fait amusante : une grande lettre ayant l’air d’un monument de pierre, et en forme d’une croix à double branche, sur laquelle sont montés, grimpés, accrochés, un tas de petits bonshommes, qui, dans toutes les attitudes, la nettoient, la