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signait toujours du pseudonyme de Goummatei.

Le plus grand honneur que cet artiste obtint, durant sa vie, fut que sa célébrité parvint jusqu’à la cour de Tokougawa, et qu’il put étaler son talent sans rival, devant le grand prince. Une fois, pendant que le shôgoun faisait sa promenade dans la ville de Yédo, Hokousaï fut invité par le prince à peindre devant lui. Et sur une immense feuille de papier, avec une brosse à colle, il commença d’abord à tracer des pattes de coq, puis, transformant soudainement le dessin, par une couleur d’indigo mis sur les pattes, il en faisait un paysage du fleuve Tatsouta, qu’il présentait au prince étonné[1].

Hokousaï avait la manie de changer perpé-

  1. Hayashi s’indigne de la mauvaise traduction de ce passage, et me communique la note suivante : À la suite d’un retour de chasse aux faucons, le Shôgoun sur sa route, prit plaisir à voir dessiner deux grands artistes du temps, Tani Bountchô et Hokousaï. Bountchô commença et Hokousaï lui succéda. Tout d’abord, il dessina des fleurs, des oiseaux, des paysages, puis désireux d’amu-