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l’art japonais.

toire, et les deux sœurs se mettent à la recherche du malfaiteur, et comme autre fois existait au Japon le droit à la vengeance, le duel devant Dieu de l’ancienne Europe, les deux sœurs arrivent à tuer l’assassin de leur père.

Une autre planche vous montre un prêtre bouddhique, devant un kakémono représentant une femme, et sa tête aux cheveux rebroussés, et semblable à celle d’un diable, appuyée réfléchissante sur une main, est toute pleine d’une pensée fixe, soucieuse. Oui, ce prêtre de Bouddha, ce vertueux, ce savant, est devenu amoureux de l’image qui est devant lui, et indifférent au culte et ne remplissant plus ses devoirs religieux, est renvoyé de l’église et rencontre dans sa nouvelle vie une femme ressemblant à la femme du kakémono, qui dédaigne son amour et le rend le plus malheureux des hommes.

Cet album est vraiment l’album où les tristesses, les pleurs, les désolations, les crispations nerveuses, les affaissements, les désespoirs de la femme sont merveilleusement rendus avec toutes les grâces, les charmes, les coquetteries de la douleur féminine théâtrale.

La même année, paraît Odori hitori keiko, Leçons de danse par soi-même, un album repré-