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hokousaï.

Sôshû, son éventail tombé à terre, près d’un bol de saké vide, les deux coudes sur un escabeau, et les deux mains croisées sous le menton, suit des yeux le vol de deux papillons, dans une rêverie qui lui fait regarder la vie humaine, comme la vie éphémère de ces insectes d’un jour.

III. Un peintre de tori-i. Un homme, la tête en bas, une brosse dans une main, une écuelle pleine de noir dans l’autre, enduit de couleur la base d’un pilastre, le corps plié en deux, les reins cassés dans une dislocation toute-puissante.

Ces deux dessins, le philosophe et le peintre de tori-i, ont une parenté extraordinaire avec le beau faire brutal de Daumier, et avec ses indications à la fois vigoureuses et comiques du muscle, dans ses anatomies.

IV. La déesse Kwannon sur un dragon. Cette déesse, dont les prières ont pour but de faire arriver à la rive des bienheureux, les âmes pécheresses retenues de l’autre côté du fleuve, est représentée dans une glorieuse image, avec la sérénité bouddhique de son visage, se détachant d’un nimbe d’or pâle, et toute volante dans sa robe d’un rose mourant, éparpillée sur la nuit du fond.

V. Paysage couvert de neige, avec une mon-