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l’art japonais.

voisinage a dû charger un prêtre de la faire monter au ciel par ses prières.

La Mangwa semble terminée en 1819, avec le dixième volume, et quinze ans se passent, sans qu’il y soit donné une suite, quand, en 1834, il paraît un onzième volume avec une préface dans laquelle Tanehiko dit : « que la Mangwa a été terminée au dixième volume, mais que les éditeurs avides ont tellement pressé notre vieillard, qu’il a consenti à reprendre son pinceau, qu’il vient de dessiner ce volume, et qu’il se propose un jour d’arriver au vingtième volume.  »

Dans ce onzième volume, toujours la variété des premiers. Des poses, des attitudes de la vie intime, des croquetons de gens assis ou en marche, de gens dans la flâne ou l’effort du travail, de gens dans le calme des passions ou les fièvres de la colère, des planches, des planches de gras lutteurs, et des petits coins de paysages, et des modèles de canons et de pistolets, et deux peintres peignant la jambe d’un Niô sculpté, d’une dimension telle qu’elle semble le tronc d’un vieux chêne, et une Japonaise disant la bonne aventure à un guerrier, en laissant, selon la méthode de là-bas, tomber son peigne à terre.