Page:Goncourt - Hokousaï, 1896.djvu/137

Cette page a été validée par deux contributeurs.
113
hokousaï.

sujet, si souvent représenté sur les gardes de sabre, ce vieillard mystérieux rencontré sur un pont, qui, pour éprouver la patience d’un jeune homme, se fait trois fois repêcher sa sandale, — au bout de quoi, il lui donne un rouleau, dont les instructions lui servent à faire le nouvel empereur de Chine.

Et dans ce roman racontant la lutte pour l’Empire, de Kôso et de Kô-ou qui se perdit par ses cruautés, une terrible planche est celle où il a commandé la mort de cinq mille paysans, fidèles à l’ancien empereur, et où défilent des gens pliant sous des filets, remplis de têtes humaines.

Enfin, en 1846, trois ans avant sa mort, Hokousaï publie Guénji Ittôshi, la Possession du pouvoir par la famille de Minamoto, roman historique, dont le texte est de Shôtei Kinsoui, et dont on ne connaît qu’une partie, éditée en cinq volumes.

La planche capitale est celle où l’on voit Minamoto, dormant en l’état d’inquiétude, où il est chaque nuit, par le kokori, la hantise dans son sommeil de cette terrible araignée, grande comme une pieuvre, filant une toile qui tient tout le fond de la chambre, et que son sabre de