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l’art japonais.

est l’histoire du fils, que l’ambassadeur chinois a eu de la femme japonaise, — roman où il y a, chez Bakin, la tentative de montrer que cet enfant, au sang mêlé de deux races, n’a pas l’énergie du caractère japonais.

La femme japonaise est morte, à la nouvelle de l’exécution de son mari en Chine, et l’enfant est resté orphelin et sans ressources ; mais un daïmio du Shôgounat des Ashikaga a pitié de l’enfant, le prend sous sa protection, et l’enfant, devenu un jeune homme, épouse une Japonaise, en a deux filles, l’aînée appelée Karakousa (le Rinceau), la cadette appelée Bénizara (l’Assiette rose).

En ce temps le daïmio qui l’avait pris sous sa protection, entre en guerre avec un autre daïmio, est battu et se fait exterminer, lui et tous les siens, ainsi que cela se pratiquait dans les guerres entre les Taïra et les Minamoto. Quant au jeune protégé, très légèrement blessé, et rappelé à la vie par un prêtre que tue aussitôt une flèche, il ne songe pas à mourir, et se met à la recherche de sa femme et de ses deux filles, en cette contrée, pour le moment pleine de combats, du matin au soir et du soir, au matin. Traversant à toute heure de petits champs de bataille, une nuit, il entend un cri d’enfant, va