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comme la vraie image d’un serpent, — qui se regarde, effrayée de la laideur future, que la jalousie va apporter à sa figure, et qu’elle voit d’avance.

Puis une autre figuration de la jalousie de cette femme, sous la forme d’un monstre échevelé, un enfant attaché la tête en bas sur son dos, dont les deux pieds passant dans ses cheveux ébouriffés, lui font deux cornes de diablesse, tandis que ses paroles de colère, à la sortie de sa bouche, se changent en une légion de rats et de souris, qui se jettent à la gorge de son mari Itoyé.

Alors une autre planche, où le mari a mis à la torture sa femme, qu’on voit battre des pieds dans sa souffrance, et qui est après jetée à l’eau.

Cet assassinat est l’occasion d’une composition curieuse, où l’on voit, dans le courant d’une rivière, une planche arrêtée, sur laquelle est un fourneau allumé et un coq, d’après une croyance du Japon, qui veut que la planche, ainsi chargée, s’immobilise là, où il y a un cadavre sous l’eau.

Et l’esprit vengeur de la femme assassinée pénètre sous la forme d’un serpent dans la chambre nuptiale, où se trouve Itoyé avec sa