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ET LA LITTÉRATURE RUSSE.

XXXI

séjour à Rome que, pour venir au secours d’un jeune Russe tombé dans la détresse, il lut la traduction d’une comédie italienne à un cercle de ses compatriotes. Après 1840, il rapportait à peu près terminée la première partie des Âmes mortes, qu’il se préparait à livrer à l’impression. Mais, avant d’en venir, pour Gogol, aux nouveaux succès qui l’attendaient en Russie, je dois exposer dans son ensemble tout un ordre d’idées politiques que son grand ouvrage allait seconder, et dont il sert à caractériser les tendances. On appréciera l’espèce de révolution qui se fit ensuite dans le pouvoir, lorsqu’après avoir accueilli l’écrivain et son œuvre il se trouva en désaccord avec eux, et l’on pourra juger du contre-coup ressenti dans l’esprit de l’auteur, dont ce changement devait, en effet, troubler l’intelligence. Mais nous laisserons le lecteur s’initier d’abord à cette partie restée intacte de l’œuvre de Gogol, qui va remplir ce volume. C’est au début du volume suivant que nous pourrons reprendre cette étude avec les aperçus nouveaux qu’elle nous fournira pour expliquer cette révolution intellectuelle rendue sensible tout à la fois dans les incidents de la vie de Gogol et dans l’état incomplet où se trouve la seconde partie de son œuvre.