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LE REVIZOR 05

Dobtchineski. — Une question extrêmement déli- cate... mon fils aîné est venu au monde avant mo:i mariage...

Khlestakof. — Très bien.

Dobtchineski. — C'est-à-dire... il est de moi comme si le mariage avait eu lieu, vous comprenez?... J'ai légalisé la situation plus tard... Eh bien ! j'aurais désiré qu'il devînt réellement mon fils... qu'il eût mon nom... Dobtchineski.

Khlestakof. — Évidemment... C'est possible...

Dobtchineski. — Je ne vous aurais pas dérangé... mais le gamin, voyez-vous, donne de grandes espé- rances... et je regretterais... il a appris des poésies par cœur et dès qu'un canif lui tombe sous la main, il sait construire de petites voitures... un vrai presti- digitateur... Piotr Ivanovitch le sait bien...

Bobtchineski. — Oui, il a de grandes capacités.

Khlestakof. — Très bien, très bien... j'essaierai, je parlerai... j'espère... réussir... certainement. (S' adres- sant à Bobtchineski.) N'auriez-vous rien à me de- mander?

Bobtchineski. — Certes oui... j'aurais une prière...

Khlestakof. — Laquelle?

Bobtchineski. — Je vous serais très reconnais- sant de dire... dès votre retour à Petrograd... à tous les chefs de là-bas, sénateurs, amiraux, que... voilà... dans telle ville habite un certain Piotr Iva- novitch Bobtchineski. Dites bien, habite un certain Piotr Ivanovitch Bobtchineski.

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