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LE REVIZOR 37

comment ose-t-il, ce chien?... Moi qui ne suis ni mar- chand, ni artisan... (Il se redresse et se donnant du courage.) Attends un peu... je lui jetterai au nez : « Quelle audace ! Comment osez- vous? »

(Ou entend remuer le bouton de la porte. Khlestakof pâlit, son attitude exprime la crainte.)

��SCÈNE VIII

KHLESTAKOF, LE PRÉFET DE LA VILLE et DOBT- CHINESKI. Le préfet et Dobtchineski entrent. Le préfet s'arrête ; Khlestakof et lui se regardent un instant, effrayés tous les deux.

Le préfet (se remettant de son émotion, dans la position du garde à vous). — J'ai l'honneur de vous présenter mes respects.

Khlestakof (saluant). — Mes respects.

Le préfet. — Excusez-moi.

Khlestakof. — Je vous en prie...

Le préfet. — Mon devoir, comme préfet de cette ville, est de m'intéresser au sort des voyageurs et de veiller à ce que nul ennui d'aucun ordre...

Khlestakof (il bégaye un peu au début, mais sa voix se fait de plus en plus ferme et haute). — Que faire?... Je ne suis pas coupable... Je vous assure que je payerai... j'attends de l'argent de chez moi. (Bobtchineski passe sa tête derrière la porte.) C'est la faute du patron. La viande qu'il me sert est abo- minable... c'est de la semelle de botte... la soupe... c'est à ne pas savoir ce qu'il fourre dedans; j'ai dû

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