Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/220

Cette page n’a pas encore été corrigée

212 LE MARIAGE

Agaphia Tikhonovna. — Vous vous trompez... tout ce que vous pourrez me dire me sera agréable.

Podkoliossine. — Mais vous n'avez encore jamais entendu des paroles de ce genre. (Agaphia Tikhonovna baisse la tête davantage. A ce moment, Kotchkariof entre sans bruit et s'arrête derrière Podkoliossine.) Voici... Mais peut-être ferai je mieux de vous dire cela plus tard?

Agaphia Tikhonovna. — De quoi s'agit-il?

Podkoliossine. — Voici... je voulais vous déclarer, je l'avoue... mais j'hésite encore quelque peu...

Kotchkariof (à lui-même, se croisant les bras). — Seigneur, quel être ! ce n'est pas un homme, c'est une caricature, une fausse-couche, une vieille semelle de femmelette !...

Agaphia Tikhonovna. — Pourquoi hésitez-vous?

Podkoliossine. — Le doute est plus fort que moi.

Kotchkariof (à haute voix). — C'est stupide, ça n'a pas le sens commun... Vous voyez bien, mademoi- selle, qu'il vous demande votre main... il vous dit que la vie sans vous lui serait insupportable... Il veut savoir si vous acceptez de le rendre heureux.

Podkoliossine (presque terrifié, repousse Kotchka- riof en disant précipitamment). — Qu'est-ce que tu racontes?... je t'en supplie...

Kotchkariof. — Alors, mademoiselle, acceptez- vous de rendre heureux le mortel ici présent?

�� �