Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/163

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE MARIAGE 155

fiancée bien en chair... il a horreur des maigriotes... Il y a encore Ivan Pavlovitch, l'huissier... un homme si important, si digne que c'est tout juste si on peut l'aborder... et imposant d'aspect, très gros... avec quelle force il a crié : « Pas d'histoires, hein, et pas de fiancée qui soit comme ci ou comme ça... dis-moi clairement... combien de bien meubles et immeubles. ■ — Tant de meubles et tant d'immeubles, petit père. — Tu mens, fille de chien ! » Et il a ajouté encore un mot qui n'est pas fait pour tes oreilles, petite âme. Je l'avais bien senti que ce devait être un homme très chic...

Agaphia Tikhonovna. — Qui sont les autres?

Phiokla. — Il y a encore Nicanor Ivanovitch Anoutchkine. Il est si plein de délicatesse... et quant à ses lèvres, ma petite mère, de la framboise... de la vraie framboise... dieu, qu'il est gentil. « Moi, je veux, dit-il, que la fiancée soit bien de sa personne, qu'elle ait de l'éducation, et qu'elle sache le français. » Un homme très raffiné dans sa conduite, un vrai morceau allemand... et si subtil, des jambes étroites, fines...

Agaphia Tikhonovna. — Oh ! ces messieurs sub- tils ne me disent rien qui vaille... je ne sais pas... je ne vois rien qui me plaise en eux...

Phiokla. — Si tu veux quelque chose de plus solide... prends Ivan Pavlovitch... Impossible de choisir mieux... Ça, c'est un vrai barine... pas de doute, pour un barine, c'en est un... et fort à ne pas pouvoir entrer par cette porte... Et gentil !

Agaphia Tikhonovna. — Quel âge?

�� �