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H LE REVIZOR

Ivanovitch... La maladie... la date de l'entrée du malade... et de plus... il est regrettable que vos malades fument un tabac aussi fort... A peine entré qu'on éternue !... D'ailleurs, il faudrait réduire le nombre des malades... On accuserait... on dirait qu'ils sont mal soignés, que le médecin est mauvais...

Artemi Philippovitch. — Christian Ivanovitch et moi nous avons pris toutes nos mesures pour les soins à donner aux malades... le plus près de la nature, c'est le mieux... pas de médecine coûteuse... L'homme est simple : s'il est condamné à mourir, il mourra... et s'il doit guérir, il se remettra tout seul... D'ailleurs, il est impossible à Christian Ivanovitch de s'expli- quer avec les malades : il ne sait pas un mot de russe.

Christian Ivanovitch (il marmotte une syllabe inintelligible dans laquelle on distingue la lettre i et la lettre ë).

Le préfet. — Quanc à vous, Ammoss Phiodoro- vitch, ]e vous conseillerais de surveiller davantage ce qui se passe au palais... Dans le vestibule où attendent les clients, les gardiens ont introduit des oies avec leurs petits... et ces bêtes vous trottent dans les jambes... Il est tout à fait louable d'élever des animaux domestiques et pourquoi les gardiens du Palais de Justice s'en prive raient -ils?... Mais je vous assure... dans vos bureaux, c'est vraiment dé- placé... Il y a longtemps que je voulais vous le faire remarquer... mais je ne sais pourquoi... j'oubliais...

Ammoss Phiodorovitch. — Je vais dire aujour- d'hui même qu'on les descende à la cuisine. Voulez- vous dîner avec nous ce soir?

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