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élément. Que je m’estimerais heureuse, si je pouvais une seule fois entendre Humbold raconter une partie de ce qu’il a vu ! »

« Un cabinet d’histoire naturelle ressemble à un sépulcre égyptien, où l’on voit les plantes et les animaux dont on a fait des dieux soigneusement embaumés et symétriquement classés. Que la secte des prêtres s’occupe sous le voile du mystère religieux d’une pareille collection, je le conçois ; mais jamais rien de semblable ne devrait entrer dans l’enseignement universel, où son moindre inconvénient est d’occuper une place qui pourrait être remplie par quelque chose de nécessaire et d’utile. »

« L’instituteur qui parvient à pénétrer ses élèves d’un sentiment d’admiration profond et vrai pour une bonne action, pour un beau poème, leur rend plus de services qu’en gravant dans leur mémoire, une longue série des productions de la nature avec leurs noms et leurs qualités. Le plus beau résultat d’une pareille étude est de nous apprendre ce que nous savons déjà, c’est-à-dire que, de tout ce qui existe dans la création, l’homme seul porte en lui l’image de la Divinité. »

« Chaque individu, pris isolément, est libre de s’occuper de préférence des choses qui lui plaisent le plus ; mais l’homme est et sera toujours le véritable but des études de l’espèce humaine. »


L’homme s’occupe rarement des événements de la veille. Quand le présent ne l’absorbe pas tout entier, il