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la grue, vous voilà guéri; donnez-moi la récompense que j'ai méritée, puisque je vous ai tiré d'affaire.— Entendez-vous ce fou! dit le loup; c'est moi qui ai à me plaindre; il demande une récompense, et il oublie la grâce que je viens de lui faire! Ne lui ai-je pas laissé retirer de ma gueule son bec et sa tête, sains et saufs? le drôle ne m'a-t-il pas fait souffrir? Puisqu'il parle de récompense, c'est moi vraiment qui devrais en exiger une.» Voilà comment les fripons agissent avec leurs serviteurs.

Ces histoires et d'autres encore, sculptées artistement, ornaient le cadre du miroir avec maintes arabesques et des légendes en or. Je ne me trouvais pas digne d'un joyau aussi précieux, je suis trop peu de chose; je l'envoyai, par conséquent, à madame la reine. Je pensais ainsi faire ma cour à elle et à son auguste époux. Mes enfants, si jolis garçons, furent désolés lorsque je donnai le miroir; ils avaient coutume de sauter et de jouer devant la glace; ils s'y regardaient avec plaisir; ils s'y amusaient à y voir leurs queues, qui leur descendent jusqu'aux talons, et souriaient de leurs petites frimousses. Malheureusement, je ne soupçonnais guère la mort de l'honnête Lampe, lorsque je lui confiai, ainsi qu'à Bellyn, ces trésors, sur la foi de leur serment; je les tenais tous deux pour d'honnêtes gens; je ne me rappelle pas avoir eu jamais de meilleurs amis. Malheur à l'assassin! Je veux apprendre quel est celui qui a caché ces trésors. Tôt ou tard tout meurtrier est découvert. Si quelqu'un ici, dans l'assemblée, pouvait dire au moins où sont ces trésors et comment Lampe a été tué!

Voyez, mon gracieux maître, il vous passe journellement devant les yeux tant d'affaires importantes, que vous ne pouvez pas toutes les retenir; mais peut-être avez-vous encore souvenir du service signalé que mon père a rendu au vôtre dans cet endroit même. Votre père était malade, le mien lui a sauvé la vie; et pourtant vous dites que ni moi ni mon père ne vous avons jamais fait de bien. Daignez m'écouter