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puisque Dieu nous donne, dans la mouche, l’image de la vie ?

Pourquoi n’userais-je pas d’une image comme il me plaît, puisque Dieu me montre son image dans les yeux de mon amie ?

Bienheureuse ardeur.

Ne le dites qu’aux sages, parce que le vulgaire est disposé à la moquerie : je veux chanter le vivant qui cherche la mort dans la flamme.

Dans la fraîcheur des nuits d’amour, où tu reçus la vie, où tu la donnas, une étrange impression te saisit, à la clarté du flambeau tranquille.

Tu ne restes plus enfermé dans l’ombre, et un nouveau désir t’entraîne vers un plus haut hyménée.

Nulle distance ne t’arrête, tu viens, tu voles, enchanté ; enfin, amoureux de la lumière, papillon, tu es consumé.

Et tant que tu n’as pas obtenu de mourir pour renaître, tu n’es qu’un hôte obscur de la terre ténébreuse.


Un roseau sort de terre pour adoucir les mondes : puissent d’aimables sentiments couler du roseau qui trace mes vers !