Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/54

Cette page a été validée par deux contributeurs.

triompher à loisir. Je veux qu’il mange la poussière avec délices, comme le Serpent mon cousin.

LE SEIGNEUR.

Tu pourras toujours te présenter ici librement. Je n’ai jamais haï tes pareils. Entre les esprits qui nient, l’esprit de ruse et de malice me déplaît le moins de tous. L’activité de l’homme se relâche trop souvent ; il est enclin à la paresse, et j’aime à lui voir un compagnon actif, inquiet, et qui même peut créer au besoin, comme le diable. Mais vous, les vrais enfants du ciel, réjouissez-vous dans la beauté vivante où vous nagez ; que la puissance qui vit et opère éternellement vous retienne dans les douces barrières de l’amour, et sachez affermir dans vos pensées durables les tableaux vagues et changeants de la Création.


Le ciel se ferme, les archanges se séparent.


MÉPHISTOPHÉLÈS.

J’aime à visiter de temps en temps le vieux Seigneur, et je me garde de rompre avec lui. C’est fort bien, de la part d’un aussi grand personnage, de parler lui-même au diable avec tant de bonhomie.