moi ?… — Ô mes amis, c’est qu’il faut être un aigle pour contempler impunément le soleil et la gloire !
Ma tendresse, comme la colombe longtemps poursuivie par le faucon, se vantait d’avoir enfin trouvé un asile dans le silence d’un bois sacré.
Pauvre colombe ! que ta confiance est trompée ! Sort fatal et inattendu ! Sa retraite, que l’œil ne pouvait pénétrer, est incendiée soudain par la foudre !
Hélas ! et la voici encore errante ! La malheureuse est réduite à voltiger du ciel à la terre, sans but, sans espoir de reposer jamais son aile fatiguée.
Car où trouver un cœur qui prenne pitié du sien, près de qui elle puisse encore se réchauffer comme autrefois ?… Un tel cœur ne bat plus pour elle sur la terre !
Que la chanson du brave homme retentisse au loin comme le son des orgues et le bruit des cloches ! L’or n’a pu payer son courage, qu’une chanson en soit la récompense. Je remercie Dieu de m’avoir accordé le don de louer et de chanter, pour chanter et louer le brave homme.
Un vent impétueux vint un jour de la mer et tourbillonna dans nos plaines : les nuages fuyaient devant lui, comme devant le loup les troupeaux ; il balayait les