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lée silencieuse, où le ciel, qui se teint de l’aimable rougeur du soir, ne réfléchirait plus que l’incendie épouvantable des villages et des cités !

« Maintenant, brisez-moi le moule : il a rempli sa destination ; que nos yeux et notre cœur se repaissent à la fois du doux spectacle qui va leur être offert : levez le marteau, frappez, frappez encore jusqu’à ce que l’enveloppe s’échappe en débris, si vous voulez que la cloche enfin naisse au jour. »

Le maître peut rompre le moule d’une main exercée, et dans un temps convenable ; mais malheur à lui quand la fonte ardente s’en échappe en torrents de flammes, qu’avec un bruit de tonnerre elle brise son étroite demeure et répand la ruine avec elle, pareille aux brasiers de l’enfer ! Où s’agitent des forces aveugles, nul effet bienfaisant ne peut se produire : ainsi, quand un peuple s’est affranchi de toute domination, il n’est plus pour lui de prospérité.

Oh ! malheur ! quand plane sur les villes la révolte aux ailes de feu ! quand un peuple, léger d’entraves, s’empare horriblement du soin de se défendre ; quand parmi les cordes de la cloche se suspend la Discorde aux cris de sang, et qu’elle convertit des sons pacifiques en signaux de carnage !

Liberté ! égalité !… Partout ces cris retentissent ! Le paisible bourgeois court aux armes ; les rues, les places s’encombrent de foule ; des bandes d’assassins les parcourent, suivies de femmes qui se font un jeu d’insulter les victimes et d’arracher le cœur à leurs ennemis mourants : plus de religion, plus de liens sociaux ; les bons cèdent la place aux méchants, et tous les crimes marchent le front levé.

Il est dangereux d’exciter le réveil du lion ; la colère du tigre est à redouter ; mais celle de l’homme est de toutes la plus horrible ! La lumière, bienfait du ciel, ne doit pas être confiée à l’aveugle, elle ne l’éclairerait point ; mais elle pourrait dans ses mains réduire en cendre les villes et les campagnes.

« Oh ! quelle joie Dieu m’a donnée ! Voyez comme le