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La subscription. Jean Fauste, docteur de la production des éléments et des choses spirituelles.

Fauste tira cette obligation à son diable, et lui dit : « Toi, tiens le brevet. » Méphistophélès prit le brevet, et voulut encore de Fauste avoir cela, qu’il lui en fît une copie. Ce que le malheureux Fauste dépêcha.


Les hôtes du docteur Fauste se veulent couper le nez.

Le docteur Fauste avait, en un certain lieu, invité des hommes principaux pour les traiter, sans qu’il eût apprêté aucune chose. Quand donc ils furent venus, ils virent bien la table couverte, mais la cuisine était encore froide. Il se faisait aussi des noces, le même soir, d’un riche et honnête bourgeois, et avaient été tous les domestiques de la maison empêchés pour bien et honorablement traiter les gens qui y avaient été invités ; ce que le docteur Fauste ayant appris, commanda à son esprit que, de ces noces, il lui apportât un service de vivres tout apprêtés, soit poissons ou autres, et qu’incontinent il les enlevât de là, pour traiter ses hôtes. Soudain, il y eut, en la maison où l’on faisait les noces, un grand vent par les cheminées, fenêtres et portes, qui éteignit toutes les chandelles ; après que le vent fut cessé et les chandelles derechef allumées et qu’ils eurent vu d’où le tumulte avait été, ils trouvèrent qu’il manquait à un mets une pièce de rôti, à un autre une poule, à un autre une oie, et que dans la chaudière il manquait aussi de grands poissons. Lors furent Fauste et ses invités pourvus de vivres ; mais le vin manquait, toutefois non pas longtemps, car Méphistophélès fut fort bien au voyage de Florence dans les caves de Fougres, dont il en emporta quantité. Mais, après qu’ils eurent mangé, ils désiraient (qui est ce pourquoi ils étaient principalement venus) qu’il leur fît pour plaisir quelques tours d’enchantement. Lors il leur fit ve-