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Les articles que le diable lui proposa sont tels que ci-après :

Premièrement, que Fauste lui promît et jurât qu’il serait sien, c’est-à-dire en la possession et jouissance du diable.

Pour le second, qu’afin de plus grande confirmation, il lui ratifiât par son propre sang, et que de son sang il lui en écrivît un tel transport et donation de sa personne.

Pour le troisième, qu’il fût ennemi de tous les chrétiens.

Pour le quatrième qu’il ne se laissât attirer à ceux qui le voudraient convertir.

Conséquemment, le diable voulut donner à Fauste un certain nombre d’années qu’il aurait à vivre, dont il serait aussi tenu de lui, et qu’il lui tiendrait ces articles, et qu’il aurait de lui tout son plaisir et tout son désir. Et qu’il le pourrait en tout presser, que le diable eût à prendre une belle forme et telle qu’il lui plairait.

Ledit Fauste fut tellement transporté de la folie et superbité d’esprit, qu’ayant péché une fois, il n’eut plus de souci de la béatitude de son âme ; mais il s’abandonna au diable, et lui promit d’entretenir les articles susdits. Il pensait que le diable ne serait pas si mauvais, comme il le faisait paraître, ni que l’enfer fût si impétueux, comme on en parle.


Le docteur Fauste s’oblige.

Après tout cela, le docteur Fauste dressa par-dessus cette grande oubliance et outrecuidance, un instrument au diable et une reconnaissance, une briève soumission et confession, qui est acte horrible et abominable. Et cette obligation-là fut trouvée en sa maison, après son misérable départ de ce monde.

C’est ce que je prétends montrer évidemment, pour instruction et exemple à tous les bons chrétiens, afin qu’ils n’aient que faire avec le diable, et qu’ils puissent retirer d’entre ses pattes leurs corps et leurs âmes,