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discours de cet homme m’a semblé si singulier et si affable. Un son semble harmonieusement succéder à un autre son, et, lorsqu’une parole a frappé l’oreille, arrive une autre parole pour caresser la première.

FAUST.

Si déjà le langage de nos peuplades te séduit, alors certainement leur chant te transportera ; car il satisfait et l’oreille et le sens dans toute sa profondeur. Mais ce qu’il y a de plus sûr, essayons-le immédiatement ; il appellera, il attirera de doux discours.

HÉLÈNE.

Ainsi, dis-moi comment faire pour dire de si belles paroles ?

FAUST.

Rien de si facile ; il faut que cela parte du cœur, et, lorsque la poitrine est brisée d’espoir et de regret, on regarde à l’entour, et on demande —

HÉLÈNE.

— qui est heureux avec soi ?

FAUST.

L’esprit ne contemple ni le futur, ni le passé. Le présent seul —

HÉLÈNE.

— est notre bonheur.

FAUST.

C’est un trésor, un gain sublime, possession et gage ; qui le confirme ?

HÉLÈNE.

— Ma main.

LE CHŒUR.


Qui ose blâmer notre reine,
Si elle accorde au seigneur de ce château
Un accueil amical ?
Car, avouez-le, toutes nous sommes prisonnières