Il est vrai, un souffle divin répand dans l’air une odeur douce et pénétrante. C’est son haleine !
C’est le sang frais de la croissance… qui circule comme ambroisie par tout le corps de ce jeune homme et s’exhale dans l’atmosphère autour de lui !
C’est donc elle enfin !… Eh bien, je ne sens pas mon repos compromis. Elle est parfaite ; mais sa beauté ne me dit rien !
Pour moi, je n’ai, cette fois, rien à faire davantage. Je l’avoue en honneur et le reconnais. La beauté vient là en personne ; et, quand j’aurais une langue de flamme… On a beaucoup chanté de tout temps la beauté. Celui à qui elle apparaît se sent saisi, hors de lui-même. Celui à qui elle appartient possède le suprême bien !
Ai-je encore mes yeux ? Il semble qu’à travers mon âme s’échappe à flots la source de la beauté pure ! Ma course de terreur aura-t-elle cette heureuse récompense ? Combien le monde m’était nul et fermé ! Qu’il me semble changé depuis mon sacerdoce ? Le voilà désirable enfin ! solide, durable !… Meure le souffle de mon être si je vais jamais habiter loin de toi ! L’image adorée qui me charma jadis dans le miroir magique[1] n’était que le reflet vague d’une telle beauté ! Tu deviens désormais le mobile de toute ma force, l’aliment de ma passion ! À toi désir, amour, adoration, délire !…
Contenez-vous ! Ne sortez pas de votre rôle.
- ↑ Voyez page 99.