Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/215

Cette page a été validée par deux contributeurs.

FAUST, transporté.

Dieu ! je trouve en la serrant de nouvelles forces, et pour cette grande entreprise déjà ma poitrine s’élargit.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Un trépied ardent te fera reconnaître que tu es arrivé à la plus profonde des profondeurs. Aux lueurs qu’il projette, tu verras les Mères, les unes assises, les autres allant et venant, comme cela est. Forme, transformation, éternel entretien de l’esprit éternel, entouré des images de toutes choses créées. Elle ne te verront pas, car elles ne voient que les êtres qui ne sont pas nés. Là, point de faiblesse ; car le danger sera grand. Va droit où tu verras le trépied et touche-le avec la clef. (Faust élève la clef avec l’attitude de la résolution.) C’est bien. Alors, le trépied s’y attache et te suit en esclave. Tu remontes tranquillement ; le bonheur t’élève, et, avant qu’elles t’aient vu, te voilà de retour avec lui ; et, dès que tu l’auras posé sur le sol, tu pourras évoquer de la nuit éternelle héros et héroïnes, toi, le premier qui ait osé cette action. Elle sera accomplie, et par toi seul, et tu verras durant l’opération magique se transformer en dieu les vapeurs de l’encens.

FAUST.

Et que faut-il faire maintenant ?

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Maintenant, que tout ton être tende en bas ; trépigne pour descendre ; tu trépigneras pour remonter.

Faust trépigne sur le sol et disparaît.


MÉPHISTOPHÉLÈS.

Puisse sa clef le mener à bonne fin ! Je suis curieux de savoir s’il reviendra.