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FAUST.

Conduis-moi où elle est ! il faut qu’elle soit libre !

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Et le péril auquel tu t’exposes ! Sache que le sang répandu de ta main fume encore dans cette ville. Sur la demeure de la victime planent des esprits vengeurs, qui guettent le retour du meurtrier.

FAUST.

L’apprendre encore de toi ! Ruine et mort de tout un monde sur toi, monstre ! Conduis-moi, te dis-je, et délivre la !

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Je t’y conduis ; quant à ce que je puis faire, écoute ! Ai-je tout pouvoir sur la terre et dans le ciel ! Je brouillerai l’esprit du geôlier, et je te mettrai en possession de la clef ; il n’y a ensuite qu’une main humaine qui puisse la délivrer. Je veillerai, les chevaux enchantés seront prêts, et je vous enlèverai. C’est tout ce que je puis…

FAUST.

Allons ! partons !




La nuit en plein champ.


FAUST, MÉPHISTOPHÉLÈS, galopant sur des chevaux noirs.


FAUST.

Qui se remue là autour du lieu du supplice ?

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Je ne sais ni ce qu’ils cuisent ni ce qu’ils font.

FAUST.

Ils s’agitent çà et là, se lèvent et se baissent.