Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/184

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je saurais mieux guider leurs pas
Que ceux des vierges du Parnasse.


CI-DEVANT GÉNIE DU TEMPS[1].


Les braves gens entrent partout :
Le Blocksberg est un vrai Parnasse…
Prends ma perruque par un bout,
Tout le monde ici trouve place.


VOYAGEUR CURIEUX.


Dites-moi, cet homme si grand[2],
Après qui donc court-il si vite ?
Dans tous les coins il va flairant…
Il chasse sans doute au jésuite.


GRUE.


Quant à moi, je chasse aux poissons
En eau trouble comme en eau claire :
Mais les gens dévots, d’ordinaire,
Sont mêlés avec les démons.


MONDAIN.


Les dévots trouvent dans la foi
Toujours un puissant véhicule,
Et sur le Blocksberg, croyez-moi,
Se tient plus d’un conventicule.


DANSEUR.


Déjà viennent des chœurs nouveaux :
Quel bruit fait frémir la nature ?
Paix ! du héron dans les roseaux
C’est le monotone murmure.


DOGMATIQUE[3].


Moi, sans crainte je le soutiens,
La critique au doute s’oppose,

  1. Autre journal rédigé par Hennings. Gœthe y était fort maltraité.
  2. Ceci porte sur Nicolaï, qui publia un Voyage en Europe, où il recherchait curieusement, et dénonçait à l’opinion, les hommes par lui soupçonnés d’appartenir au corps des jésuites.
  3. Ici commence une série de philosophes des différentes sectes qui partagent l’Allemagne, et ont de temps en temps partagé le monde. Nous ne nommerons pas les individus, de peur de nous tromper. D’ailleurs, les plaisanteries portant sur les doctrines plus que sur les hommes elles gagneraient peu à devenir personnelles.