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MARTHE, gaiement.

Vois, mon enfant, ce que c’est que le monde : monsieur te prend pour une demoiselle.

MARGUERITE.

Je ne suis qu’une pauvre fille… Ah ! Dieu ! monsieur est bien bon ; la parure et les bijoux ne sont point à moi.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Ah ! ce n’est pas seulement la parure ; vous avez un air, un regard si fin… je me réjouis de pouvoir rester.

MARTHE.

Qu’annonce-t-il donc ? Je désirerais bien…

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Je voudrais apporter une nouvelle plus gaie, mais j’espère que vous ne m’en ferez pas porter la peine ; votre mari est mort, et vous fait saluer.

MARTHE.

Il est mort ! le pauvre cœur ! Ô ciel ! mon mari est mort ! Ah ! je m’évanouis !

MARGUERITE.

Ah ! chère dame, ne vous désespérez pas.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Écoutez-en la tragique aventure.

MARTHE.

Oui, racontez-moi la fin de sa carrière.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Il gît à Padoue, enterré près de saint Antoine, en terre sainte, pour y reposer éternellement.

MARTHE.

Vous n’avez donc rien à m’en apporter ?