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FAUST, MÉPHISTOPHÉLÈS.


MÉPHISTOPHÉLÈS.

Je dois avant tout t’introduire dans une société joyeuse, afin que tu voies comment on peut aisément mener la vie ! Chaque jour est ici pour le peuple une fête nouvelle ; avec peu d’esprit et beaucoup de laisser-aller, chacun d’eux tourne dans son cercle étroit de plaisirs, comme un jeune chat jouant avec sa queue ; tant qu’ils ne se plaignent pas d’un mal de tête, et que l’hôte veut bien leur faire crédit, ils sont contents et sans soucis.

BRANDER.

Ceux-là viennent d’un voyage : on voit à leur air étranger qu’ils ne sont pas ici depuis une heure.

FROSCH.

Tu as vraiment raison ! honneur à notre Leipzig ! c’est un petit Paris, et cela vous forme joliment son monde.

SIEBEL.

Pour qui prends-tu ces étrangers ?

FROSCH.

Laisse-moi faire un peu : avec une rasade je tirerai les vers du nez à ces marauds comme une dent de lait. Ils me semblent être de noble maison, car ils ont le regard fier et mécontent.

BRANDER.

Ce sont des charlatans, je gage !

ALTMAYER.

Peut-être.

FROSCH.

Attention ! que je les mystifie !

MÉPHISTOPHÉLÈS, à Faust.

Les pauvres gens ne soupçonnent jamais le diable, quand même il les tiendrait à la gorge.