Il courait devant et derrière ;
Il grattait, reniflait, mordait,
Parcourait la maison entière,
Où de douleur il se tordait…
Au point qu’à le voir en délire
Perdre ses cris et ses efforts,
Les mauvais plaisants pouvaient dire :
Hélas ! il a l’amour au corps !
Hélas ! il a l’amour au corps !
Dans le fourneau, le pauvre sire
Crut enfin se cacher très bien ;
Mais il se trompait, et le pire,
C’est qu’il y creva comme un chien.
La servante, méchante fille,
De son malheur rit bien alors :
« Ah ! disait-elle, comme il grille !…
Il a vraiment l’amour au corps ! »
Il a vraiment l’amour au corps !
Comme ces plats coquins se réjouissent ! C’est un beau chef-d’œuvre à citer que l’empoisonnement d’un pauvre rat !
Tu prends le parti de tes semblables !
Le voilà bien avec son gros ventre et sa tête pelée ! comme son malheur le rend tendre ! Dans ce rat qui crève, il voit son portrait tout craché !