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manière d’aborder ainsi miss Hardingham n’était qu’un acte de politesse vague de la part de M. Falkland, et il attendait à tout moment que celui-ci s’éloignât.

La compagnie commençant à se mettre en mouvement pour la danse, M. Falkland avertit miss Hardingham qu’il était temps de se placer.

« Monsieur, interrompit brusquement M. Tyrrel, miss Hardingham est ma danseuse.

— Je ne le pense pas, monsieur ; miss Hardingham m’a fait la grâce d’accepter mon invitation.

— Et moi, je vous dis que non, monsieur ; je crois avoir quelque droit sur le cœur de miss Hardingham, et je ne permettrai pas que personne aille sur mes brisées.

— Il ne s’agit pas en ce moment du cœur de miss Hardingham !

— Monsieur, nous ne sommes pas ici pour parlementer. Laissez-moi passer, monsieur. »

M. Falkland repoussa doucement son adversaire.

« Monsieur Tyrrel, dit-il d’un ton ferme, il n’y a pas besoin de disputer pour régler cette affaire ; c’est au maître des cérémonies à en décider, et comme ni vous ni moi n’avons certainement l’intention de troubler la fête, ni de faire montre de notre bravoure devant ces dames, nous devons nous soumettre à sa sentence.

— Dieu me damne, monsieur, si je l’entends comme cela.

— Doucement, monsieur Tyrrel ; je n’ai nulle intention de vous offenser, mais aucune puis-