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CAM

donnera deux sliers de cervoise. (Coût, de Landrecies, vu, Xouv. Coût, gén., II, :63 )

— Fém., camberesse :

Aelis le Camberesse. {Ch. lat. de 1235 et de 1239, Tréport, Arcli. S.-Inf.) Corblet croit que cambier, pour brassenri est encore usité dans quelques localités de la Picardie. Nom propre, Gambier.

CAMBISERIE, S. f., sodomie :

Y a .. un... larrecin qui est a punir sans deport tres capitalement. si comme aucuns qui emblent autres enfans pour les mettre a camhiserie, ou autre maniere desordonnee. (Bout., Somme rur., l’° p., 1° 63, éd. 1486.)

La cambiserie, c’est a dire le détestable péché contre nature. (Id., ib., tit. xxxvi, note, p. 248, éd. 1611.)

CA.MBLELAGE, VOif CHASIBELAGE.

CAJiBON, voir Champon.

CAMBRE, S. f., espèce de projectile :

Gorraond li lança une cambre. Parmi le cors li vait brûlante, Del autre part Sert en la lande. (La Mort du roi Gormond, ’i, ap. Reiff., dans la Chron. de itoitskel.) CAMBRELAGE, VOir CHAMBEL-A.GE.

CAMBRENEusEMEN’T, adv., d’uue manière onduleuse :

Quant Toit l’air trouble et orageas (la balaine) Et la mer tempesteuse et trouble Qu’il meismes esmnet et trouble Par le divers esmouTement De son cors cambrcneusemeiH Se pluoge une heure en mer parfonde. Antre heure se reboule en l’onde. Adont s’arreste et donne estai. (.Tabl. d’Ov.. Ars. 3060. P 63’.)

CAMBRER (se), V. réfl., 56 courber, se détourner :

C’un prans llueycs rades et fors, De plain eslais, de grans elTors Se cambrait viers les offechines. (3/ir. de S. Eloi, p. 110, Peigne.) Ki mis estoit ja en la chambre. K fori et cori par cuer se cambre. {Delivr. du peup. i’isr., ms. dn Mans 173, f° 13 t".) c.MBRisiEN, s. m., monnaie frappée dans la ville de Cambrai : Dcus sous de cambrisiens. (Ch. de 1266, C"’ d’Artois, 324, Arch. P.-de-Cal.) Item .XVIII. cambrisiens que l’abbaj-e de Vrequier doit valans nuef deniers. (1347, Arch. J.I 76, f» 42 r°.) . CAMEMN, - ei/iR, adj., désignant une sorte de sauce : Saussc Soit verde on cameline ou jaune. (Rose, Val. Oit., C I0-2.) .Maquereaus fres, rostis, sont bons a la sausse cameline. (Ens. pour apareil. viand., Riche!. 1. 7131, f» 100) Saulce camelline. (Platine, De honncste Volupté, f" 39 v.) Boire devez du ripopé Deux seillees avec pouldrc Une G.M Meslee a sanicc cameline. Devant desjeuner. a coeur jenn. (La iTttije médecine qui guarist de tous maul.r, Poés. fr. des xv’ et xvi’ s., t. I, p. 160.) Cf. Camelin-e. . c.MELi-, kam., guam., s. m , étoffe de poil de chèvre, mélangé de laine et de soie : Lambert se vest d’un rice drap feitis ; D’un camelin tretout fourré de gris. (Aiiberi, p. 111, Tarbé.) Mantel ot de kamelin. (Pasiour., XXXV, ras. Oif., BodI., Douce 308.) De vert de Gant ne de Douai, >’e des camelins de Cambrai. (Couronn. Renarl, 1517, Méon.) De camelin pour la poussière Avoient clokes paringaus. (Bl. et Jeh., 3136, Ler. de Lincy.) Une chape ot de camelin Qui estoit et cointe et jolie. (Mariage des vu arts, p. 51, Jubinal.) On ne doit faire vert, ne brunete, ne blo, ne camelin, se taint en laine non. (1243, Bêgl. p. les drap, de Chdl -s.-M.) Nus toisserans ne puet tistre a Paris ca- melins bruns ne blans se il n’est nays en laine, a mains de .xx=. et de .vil. quartiers de lé. (E. BoiL., il», des tnest., l p.. L, 22, Lespinasse et Bonnardot.) Nus tisserans ne puet tistre camelins nays ne roies nays, a mains de .xvr. la laine plaine. (Id , ib., 24.) Doivent li frères et les sereurs viestir ca- melin ne mie curieus. (1290, JoiNV., Ch. d’Aire, Wailly.) Estes vestu de plus riche camelin que le roi n’est. (Id., S. Louis, Hist. de la Fr., XX, 196.) Robe de camelin brun ou de pers. (Chron. de S.-Den., ms. Stc-Geu., f» 342’.) Laisons a l’abaesse nostre robe et came- lin blanc. (1314, Titres de la maison d’An- jou, Arch. P 1334’, pièce 823.) ’.î. camelin blanc. (1316, Domages faits d mad. d’Artois, Arch. P.-de-Cal.) Et sur la chemise doit avoir uns coleron de blanchet ou de gris camelin sans mouches. (.Ieh. de Brie, Le bon Berger, p. 70, Liseux.) CAMELINE, s. f., softe de sauce : Saulce ne faut, ne cameline. Pour jeunes appetiz nonveaulx. (Ca. d’Orléans, II, 228, d’Héricanlt.) Cf. Camelin 1. — Adj., de camelin : Od Sun mantel camelin, (llorn, 398-2, Michel.) Tanlost Atenance conlrainte Vesl une robe kameline. (Rose, Richel. 1573, l" 101=.) Robe quameline. (Ib., Val. Chr. 13Î2, P 78’.) Roube cameline. (Ib., Vat. Chr. 1838, f» 10.5».) Nus toisserranz ne puet avoir lainne a tistre estanfort camelin, que elle ne soit a .XXII’. la lainne. (E. BoiL., Liv. des mest., i. p.. L, 18, Lespinasse et Bonnardot.) CAMEREL, S m., sorte de poisson : Le vcndredy il aura cezes avec percil et sauge et poissons rostis ou cameriaiix, ce CAM

sont langoustes ou escrevisses. (B. de GoRD., Praliq., V, 3, impr. Ste-Geu.) CAMEuus,adj , borgne? Equus hortecaducus, cheval camems. (Gloss. de Glasgow, .Meyer.) CAMEUSER, voir Chamoisier. OAMiE, cadmie, s. f., calamine, minerai de zinc : il y en a de grise et de rouge : Un han-ip de camie rouge, fiarni d’argent doré. (1400, Pièces relat. au règ. de Ch. VI, II, 316.) Alias, cadmie. CAMiNAL, S. m., four, fourneau : Un verrier rassure pluiseurs caminaulx de verrières. (1369, Roye, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens".) c.MioT, voir Cannot. c.vMOCAS, kam., eamoquas, camocaiz, kamokau, kamoquau, quamocau, quamo- quau, kamekas, quamoscaz, camousquaz, kamorcas, camomas, s. m., étoffe de soie se rapprochant du satin : En ot fait por son père .i. ilrap par tel deviz Qno tout estoient d’or sur camoiisquai assiz. (Hist. de Ger. de Blav., .rs. 3U1, l" 31 t».) Tout d’un vert quamoscai a oeuvre diaspree. (Ib . P 297 r».) Les escuiers du corps vestuz de camo- cas bleu. (Chron. de S.-Den., ms. Ste- Gen., f» 469.) Une robe de quamocau. (1316, Compt. de Geoff. de Fleuri, ap. Douët d’Arcq, Compt. de l’Argent., p. 11.) Uue robe de kamokas. (Ib., p. 8.) Pour 3 quamoquaus et demi,azurez. (Ib., p. 13.) I corsset de kamoquau. (Ib., p. 34.) Ka- mokau. (p. 33.) Quamoquau plonquié. (Ib., p. 22.) Kamokas iudes. (Ib., p. 60.) Un chaperon a famo de camocaiz. (1347, Inv. de J. de Prestes, Bil)l. de l’Ec. des ch., XXXIX, 96.) Une chambre a parer, (lallee de drap d’or et de camocas. (1332, Arch. K 8, f 103.) Camoquas blanc. (1332, Compt. d’E. de la Fontaine, ap. Douët d’Arcq, Compt. de l’Argent., p. 144.) Vestus de camocas ou de tartane. (Man- DEV., ms. Didot, (" 11 V.) Une cliappelle cothidiane de camocas d’ouUre mer cendré, a grans ouvrages tout d’une soye. (Invent, de Charles V, f° 119 r», n’ 1123, dans la Collection des meilleures dissertàtio)is, etc., t. XIX, p. 230.) Deux gourdiuez de deliet fillet bordé dcseure de kamekas. (1386, Inv. de S. Amé, p. 22, Arch. Nord.) Cliappelle de camoqitas sursoie vermeille. (1392, Test, de Blanche, duch. d’Orl, tci. Loiret, Ste-Croix.) Comment vous seoit sus un hainse D’nn demi tour cstre bien çainse D’un kamorkas on d’un cadis ! (I’roiss., Prison amour., 1.(86. Schcler.) II sont vesMi de velours et de camor.cts. (In , Chron., IX, 388, Kervin.) Couvert de drap de camocas. ~- (Elst. De-ich., il’.rouer de mariage, p. 207, Cra- pelct.)