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la mer pénètre dans l’intérieur. Tout l’immense littoral de la Norvège est enveloppé d’îles et de récifs sans nombre, sur lesquels l’Atlantique vient se briser, pour former à l’intérieur de ce rempart de grandes nappes d’eau tranquilles, dans lesquelles on navigue comme sur nos lacs. Les fjords sont innombrables ; il y en a qui ont plus de deux cents kilomètres de longueur ; la plupart se ramifient à droite et à gauche, formant ainsi de petits fjords secondaires. Les plus beaux sont ceux de la côte occidentale. Ici les montagnes qui forment le littoral sont très élevées. On entre dans le fjord entre deux parois de rochers d’une hauteur prodigieuse et l’on navigue de surprise en surprise. À chaque courbe que le bateau décrit à travers les îles et les détroits, le paysage varie. Ce sont tantôt des rochers nus qui émergent de l’eau, tantôt des territoires plus étendus sur lesquels on aperçoit, entourés de l’onde, des hameaux, des églises, des champs cultivés, de vertes forêts de pins. Puis toute trace de l’homme disparaît, le bateau s’engage entre deux murailles de rochers formant un passage si étroit qu’il s’y trouvera pris, nous semble-t-il, comme dans un étau.