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il y a deux heures d’arrêt, nous y débarquons. Bâtie sur trois îles, Kirkelandet, Nordlandet et Indlandet, cette ville de 10,000 habitants doit son importance à son grand marché de poissons. Sur une quatrième île, on sèche ces représentants de la faune des mers, qui sont exportés en quantités considérables, surtout en Espagne et en Italie. Ici aussi, on respire partout ce bon parfum d’huile de foie de morue !

Kristiansund est le point de départ d’une quantité d’excursions dans les fjords de la côte occidentale, ce qui explique ses nombreux hôtels et ses magasins bien approvisionnés.

À onze heures, nous reprenons la mer. Il pleut toujours. Cette journée n’en finit pas. On ne voit rien ; tout est gris ; pas une âme à qui parler ; aucun confort sur le bateau, où je suis obligée, pour m’abriter contre le froid et la pluie — le salon des dames étant au complet — de me réfugier dans un petit fumoir qu’une demi-douzaine d’Anglais impassibles remplissent de l’odeur de leurs pipes.

Enfin, le soir, vers dix heures, nous voyons poindre les premières lumières de Trondhjem ; d’abord Munkholm, la forteresse et prison