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de champs et de prés. Le pays paraît assez fertile. Pour la première fois je vis fonctionner une faucheuse mécanique. On aperçoit des établissements florissants, de jolies maisons perdues dans les arbres. Malheureusement, la pluie, qui depuis un moment tombe serrée et fine, nous oblige à rebrousser chemin, au moment où une belle gorge s’ouvrait devant nous. En un clin d’œil, tout est enveloppé d’un voile gris ; le Romsdalhorn, les Sept Sœurs et toutes les sommités voisines disparaissent ; il ne nous reste qu’à nous réfugier à l’hôtel et à passer le reste de la journée à lire.

Le matin suivant, à cinq heures, nous nous embarquons sur le steamer à destination de Molde. Notre bateau, le Geiranger, n’est pas grand ; il dessert toutes les localités situées au bord de ce fjord. Nous n’allons pas vite, mais nous pouvons jouir de mainte scène curieuse dans les villages que nous abordons. Les habitants arrivent avec des fruits sauvages et des poissons qu’ils échangent ou vendent. Il y a entre eux et les gens de l’équipage des discussions que nous ne pouvons comprendre. Ailleurs, c’est une vache qu’on embarque ; la pauvre bête