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Chose curieuse : nous sortons de la gorge pour arriver à l’Océan, non pas en descendant, mais en montant. Un pli de terrain défend les abords de la vallée comme un rempart. Sur cette hauteur se trouvent quelques jolies maisons de campagne à demi cachées dans la verdure, et un assez grand hôtel. Nous sommes loin du désert traversé les jours précédents ! D’ici on domine le fjord qui s’ouvre sur l’Océan Atlantique et le chemin qui doit nous conduire à Næs, où nous irons nous embarquer. Une nouvelle vallée se dessine à droite ; de hautes montagnes, parmi lesquelles ou remarque les Söstrene (Sept Sœurs) couvertes de neige, le Troltinderne, se montrent à nos yeux. Elles nous paraissent très hautes, quoiqu’elles atteignent à peine la hauteur du Romsdalhorn.

Enfin, vers trois heures, après avoir presque désespéré d’arriver à la mer, tant la route a fait de détours, de montées et de descentes, nous arrivons à Næs. C’est toujours ainsi dans ce pays : il faut grimper pour arriver au port. Je n’ai jamais pu m’expliquer comment nous nous trouvâmes brusquement vis-à-vis de l’immense étendue d’eau.