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controns mieux que cela : une personne avec laquelle nous pouvons converser ! Depuis deux jours que nous avons quitté Kristiania, c’est la première fois qu’il nous est possible de communiquer avec quelqu’un du pays autrement que par signes. Aussi les sons de l’anglais me parurent-ils familiers à l’égal de ceux de ma langue maternelle ! C’est la maîtresse de la ferme qui, tout en nous servant le repas, nous donne quelques renseignements. Elle a passé plusieurs années aux États-Unis et regrette d’être rentrée au pays.

« Ici, nous dit notre hôtesse, qui possède d’ailleurs de fort belle argenterie, l’hiver qui va commencer dure neuf mois ; pendant des semaines et des semaines nous serons sous la neige et privés de toute communication avec l’extérieur. La moisson ne mûrit jamais, il faut travailler durement pour pouvoir exister.»

En effet, on se demande comment ces pauvres gens passent les longs mois d’hiver, et l’on réfléchit à la manière primitive dont doit vivre le paysan norvégien, pour que le gain d’un travail de trois mois suffise à le nourrir, lui et sa famille, pendant le reste de l’année. Malgré