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lait norvégien, ayant toute sa crème et toujours d’une exquise fraîcheur, remplace avantageusement les meilleurs crus de la Gironde et du Rhin. Dans les pensions improvisées de l’intérieur, la table est modeste, mais bonne, et les prix sont très modérés.

Après Laurgaard, la première halte de notre équipage, nous entions dans les gorges de Rusten, où la Laagen se fraye un chemin à travers des éboulis et des roches et forme plusieurs belles cascades. Mainte fois la route passe sur cette grande rivière ; chacun des ponts que nous traversons porte son nom inscrit sur la barrière. Le pays, avec ses longues chaînes de montagnes sauvages, ses rochers, ses éboulis où croissent quelques maigres pins et bouleaux, fait penser au Jura, parfois au Valais. Il est très peu habité. On aperçoit de temps en temps un chalet, quelques staburs, — greniers à provisions rappelant les mazots valaisans, — rarement une agglomération de maisons. La culture est presque nulle : des champs de pommes de terre ; le seigle et l’avoine sont encore verts au moment où chez nous on fait la moisson. Un petit garçon vient nous offrir des baies res-