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sans en emporter quelques curiosités, et nous savions que nous n’aurions plus l’occasion de le faire dans des conditions aussi favorables.

Cette journée de course de magasin en magasin m’enleva une des illusions avec lesquelles je m’étais embarquée pour la Norvège. Le pays des fourrures ! Certainement, me disais-je, elles sont si communes là où les ours blancs et les renards bleus abondent, qu’on peut se les procurer même avec une bourse modeste. Je m’arrêtais presque chaque jour devant un superbe magasin de pelleterie qui faisait le coin de notre rue, et m’étais bien promis de ne pas quitter Kristiania sans y avoir fait une visite. Hélas ! celle-ci devait avoir pour résultat de m’enseigner que, dans tous les pays du monde, les belles choses sont accessibles aux grosses bourses seulement. Un petit collet de renard bleu qui avait particulièrement excité ma convoitise, huit cents couronnes, s’il vous plaît ! c’est-à-dire plus de mille francs.

Dans le magasin d’industrie nationale, j’eus plus de satisfaction. C’est une espèce de musée où sont exposés tous les objets fabriqués dans le pays, des ustensiles de ménage en bois,