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Sur le steamer nous retrouvons la société avec laquelle nous voyageons ; les récits des aventures de la veille vont leur train, pendant que nous entrons dans le Sandefjord, un bras de celui de Kristiania, où l’on a trouvé, il y a quelques années, enfoui dans le sable, un grand bateau de Viking.

Les Vikings, les premiers habitants du pays, étaient de hardis navigateurs qui, dès le huitième siècle, parcoururent toutes les mers et bien avant Christophe Colomb, pénétrèrent en Amérique. Lorsqu’un chef mourait, ses hommes le plaçaient, revêtu de ses habits de fête, dans sa cabine, avec ses armes et des provisions pour son voyage dans l’inconnu ; puis on enfouissait le bateau, avec tous ses agrès, dans le sable, au bord de la mer. Nous avions vu à Kristiania le « vikingskib » déterré au Sandefjord. Il mesure une vingtaine de mètres, est assez bien conservé et contient encore, outre les ossements du chef des restes d’aliments, divers ustensiles, des voiles et des cordages rongés par le temps.

Quelques heures de mer par un soleil éblouissant, et nous arrivons à Laurvik, petite ville de