où l’on surveille le rival, rattachant enfin d’un nœud, non pas d’une boucle, le signe le plus grand qu’elle pût me donner de détresse et d’affection, car dix ans elle m’avait appris à considérer les nœuds comme une chose haïssable et inutile et injuste, puisque la boucle existe. Elle m’embrassa, de loin, à cause de la ceinture, courbant de loin la tête comme vers une femme enceinte, sans vouloir effleurer la ceinture.
— À vous, — dis-je.
Elle rougit, elle s’éloignait :
— Je n’ai trouvé que la vôtre.
Je la saisis par le bras, elle se dérobait comme si nous étions déjà à la mer et qu’elle eût peur de m’alourdir. J’essayais d’arracher la ceinture : elle me regardait, tenant à la main un petit paquet pour sa sœur, qu’elle n’osait plus me confier, puisque j’étais si folle. Je courais après elle ; alors elle enjamba le bastingage, et me cria, aveu terrible, avant de disparaître :
— C’est la tempête !…
Oui, c’est bien que vous pensez. Ce fut Nenetza me relevant, m’embrassant. Elle m’embaumait, elle avait dû briser sur elle son flacon de parfums.